Certains membres du Conseil des gouverneurs se sont inquiétés que l'inflation puisse être plus forte pour plus longtemps.

Publié le 20 janv. 2022 à 19:21Mis à jour le 20 janv. 2022 à 20:01

Le changement de cap de la Banque centrale européenne se confirme. Lors de sa réunion de décembre, l’institution de Francfort an annoncé qu’elle mettrait fin, en mars, aux achats nets de son program exceptionnel de lutte contre la pandémie (PEPP). Il était difficile de continuer à inonder les marchés de liquidités alors que la reprise est bel et bien là. Et que, dans le même temps, l’inflation s’envole. C’est ce qui ressort des « minutes », le compte rendu des discussions du Conseil des gouverneurs.

En décembre, la BCE a revu ses prévisions d’inflation à 3,2% pour 2022, soit le double de ses anticipations trois mois plus tôt. Et même si la thèse de la banque centrale reste celle d’un retour sous sa cible de 2% en fin d’année, « un scénario d’inflation plus élevée pendant plus longtemps ne peut être exclu », soulignent les minutes. « La BCE a quitté l’équipe ‘inflation temporaire’ mais n’a pas encore rejoint l’équipe ‘inflation permanente'”, s’amuse Carsten Brzeski chez ING. A l’inverse de la Réserve fédérale américaine et de la Banque d’Angleterre, déjà converts à l’idée d’une inflation qui dure.

Sous-estimations répétées de l’inflation

Les minutes témoignent d’un certain calcul de la part des gouverneurs de la BCE. Remarquant que “Dans la perception du public, des sous-estimations répétées de l’inflation étaient susceptibles d’être plus problématiques que des surestimations”, ils ne se sont pas inquiétés outre mesure du fait que “les éc projections de déc [contiennent] la plus importante révision à la hausse [de l’inflation] », depuis que la BCE se livre à cet exercice.

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Les débats ont égallement tourné autour de la pertinence des modèles utilisés pour prévoir l’évolution des prix. « Les modèles calibrés sur des données prépandémiques pourraient ne pas être bien adaptés pour saisir des changements structurels majeurs ou un passage potentiel d’un régime d’inflation plus faible à un régime d’inflation, plus équt-levés ». Ils proposent de “preter une attention particulière aux signaux pertinents émanant de l’économie réelle, notamment des entreprises et des decideurs, plutôt que de s’appuyer sur des modèles passés.” »

Divergences sur la conduite à tenir

Il aussi fallu concilier les divergences sur la conduite à tenir face à la remontée de l’inflation. Les plus orthodoxes se sont montrés peu enthousiastes à l’augmentation temporaire des volumes du program d’achat “classique” (APP) pour atténuer les effets de la fin du PEPP sur les marchés, estimant que cela brouillait le message. D’autres gouverneurs ont pour leur part mis en garde contre « toute réduction prématurée » du soutien de la BCE à l’économie.

Le maître mot de l’action de la banque centrale devrait donc être l’adaptabilité. Christine Lagarde l’a rappelé jeudi matin sur France Inter. « Nous nous tenons prêts, mais nous avons toutes les raisons de ne pas réagir aussi rapidement et fortement que la Fed », an affirmé la présidente de la BCE, rappelant que l’inflation était « bien plus faible » Etats qu’aux -Unis. Une façon de tordre le cou à l’hypothèse d’une hausse des taux directeurs en zone euro en 2022, de plus en plus répandue sur les marchés.

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